1995 Daniel Lacomme
Le geste est I’émanation d’un mouvement intérieur, il devient I’empreinte visible de ce mouvement sur Ie support. Si la pulsion est subjective, si la matière impose ses hasards, I’œuvre doit arriver, comme ce simple lavis, à devenir élément de langage.
Il faut prendre Ie hasard comme une des ressources de la peinture. Tous les inattendus du geste et de la matière doivent retenir I’attention du peintre, car ils ouvrent sur des réalités plastiques que I’imagination peut exploiter et faire aboutir. La maîtrise ne vient-elle pas précisément quand les hasards deviennent » d’heureux hasards « , quand les défauts se transforment en qualités, quand la maladresse devient style ?
Le rythme gestuel qui se développe instantanément peut être une valeur esthétique en soi, et facteur de I’unité de I’œuvre. Le geste dans ce lavis inscrit à la fois le temps intime du peintre et le temps pictural établi dans la fixité des formes.
Cet artcile est paru dans l’ouvrage de Daniel Lacomme
Le mouvement dans le dessin et la peinture éditions Dessain & Tolra, 1995