2019 Laurent Brunet /
L’œuvre dessinée de Georges Romathier
Dans des archives sonores que j’ai réalisées auprès d’elle, Micheline Collette dit de Romathier qu’elle remarqua très tôt la singularité, l’originalité du dessin de l’artiste qui allait devenir son époux. C’est tout à fait juste, et on peut le constater en observant l’artiste au travail, en train de dessiner, face au motif, en Charente-Maritime, où j’ai réalisé avec lui le film Romathier la nature comme atelier. Il ne cerne pas son motif, mais semble en parcourir une invisible épine dorsale, ou un réseau de fibres nerveuses que la photographie ne détecte pas mais que l’œil de l’artiste se plaît à découvrir face au réel, puis à restituer sur le papier.
Le dessins à la mine graphite, sur différents papier, Ingre au début de son œuvre, qu’il abandonne rapidement au profit de papier » vulgaire » aux contours parfois déchirés. Il en sera de même pour ses lavis. Il utilisera volontiers un papier de bureautique, bloc sténo, voire, ramette de format 21 x 29,7 cm ou encore papier teintés issus de l’industrie pour ses lavis.
La pratique dessinée de Georges Romathier, peu montrée, est restée importante tout au long de son œuvre, et au soir de sa vie, il reprit d’anciens dessins de nus pour les ré-interpréter par le dessin ou le lavis.