Baigneuse au torrent — Huile sur toile, 41 x 24 cm 1959
Huile sur toile, 97 x 130 cm 1959
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Huile sur toile, 22 x 27 cm 1968
Huile sur carton — 19,5 x 25,5 cm 1967
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2019  Laurent Brunet   /

Les huiles sur toile de Georges Romathier

Quand Pierre Loeb écrit ces mots sur la peinture de Romathier :

 S’il est visible que les tableaux de Romathier ne pourraient avoir été faits à une autre époque, on ne peut s’empêcher d’évoquer devant eux une tradition qui remonte à Venise et à Tolède.

Il le situe dans la filiation des grands maîtres : Tintoret en Italie, Le Greco en Espagne. Pour comprendre l’hommage du grand galeriste, regardons les tableaux de Georges Romathier des années cinquante et soixante. Ces œuvres, souvent de grand format, me semblent en effet appartenir à un profond classicisme : maîtrise du métier, de la composition, des rapports colorés et, en somme, d’une touche  » posée « , réfléchie, cézanienne. Pour autant,  comme l’écrit Pierre Loeb,  les œuvres de Romathier sont inscrites dans leur temps. Cette temporalité d’une époque, le peintre va se l’approprier au point de s’affranchir de tout ce qui serait étranger aux nécessités de sa sensibilité et de sa démarche de peintre.

L’évolution de son langage va le conduire à plusieurs changements : l’affirmation du geste, celui-ci impliquant une plus grande vitesse d’exécution, enfin la préférence de formats plus petits, mieux aptes à restituer ses impressions face au motif, sans cesse changeant, de la nature. C’est pourquoi on peut distinguer trois périodes dans l’œuvre à l’huile : les grandes toiles composées dès la fin des années cinquante, les plus petits formats, parfois sur carton, des années soixante,  proches des tempéras de la même époque, enfin, à partir des années soixante-dix, un retour au plus grand format, avec une gestualité plus affirmée, proche de ses aquarelles sur le motif, montrant une vivacité de la touche, une dynamique du trait. Cette nécessité pour l’artiste d’accompagner par sa peinture les mouvements de la nature auxquels il a toujours mêlé son dynamisme propre (pensons aux  » paysages antropomorphes « ) le conduit tout simplement à abandonner la peinture à l’huile, du fait de la lenteur de ses procédés : temps de séchage, etc. Sa pratique va alors s’orienter pour l’aquarelle pour les petits formats, le lavis pour les moyens formats, et la peinture a tempera pour les grands formats.