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Nu — Lavis. Encre sur papier — 21 x 29,7 cm 2003
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Lavis de Georges Romathier

La pratique du lavis aura été des plus constantes chez Romathier. Les premiers sont réalisés dès les années soixante sur papier teinté avec encre de chine et brou de noix. Puis, la présentation de quatre lavis de format identique contre-collés sur papier de format 24 x 32 cm, caractérise la période des années soixante-dix. Ils sont inspirés par le paysage tout en restant très abstraits. Lumière, rythme, et travail sur le signe caractérise ce travail. Mais le signe ici ne doit pas être considéré sur un plan linguistique ou purement formel comme ce fut souvent le cas dans l’abstraction gestuelle ou lyrique. Le signe ne précède pas la vision, il n’a rien d’un système plaqué sur le réel, mais il naît de la confrontation au paysage, à la nature et à ses  » motifs « . Il est nourri d’une approche sensible, mieux sensorielle, selon le mot du peintre.

Le travail sur le nu a également traversé l’œuvre en son entier, quand bien même Romathier l’a moins souvent montré. Les lavis sont à cet égard très intéressants dans leur évolution. Les nus peints au lavis datent des années soixante-dix et sont de format vertical. Puis, à partir des années quatre-vingt, il réalise des lavis de plus grand format. La méthode de travail a été décrite dans un texte de 1989 :

Les feuilles de papier qui servent de support pour les lavis sont ainsi préparées : chaque feuille est pliée en quatre afin d’éviter un déchirement lors du trempage dans l’eau sucrée. Lors d’une exposition de Lavis, ceux-ci une fois encadrés, ce pli devient presque imperceptible, mais il participe à l’élan du geste créateur. Le peintre ne s’en sert pas comme d’une grille de composition, mais plutôt comme un prétexte ludique à l’approche du format. Les quatre parties jouant entre elles, le peintre s’évertue à produire une juste relation entre celles-ci.

Le support est désormais un papier teinté d’origine et non plus préparé qu’il se fournit, par exemple, chez les fruitiers. Le mode d’exposition de ces travaux est varié : parfois le support est conservé dans son intégrité, parfois il est découpé avant le travail et le marouflage opère comme un collage, avec des superpositions, des espacements, etc. Enfin, deux lavis peuvent être marouflés, côte à côte sur un même support, avec une marge nette les séparant.

Comme j’ai tenté de le montrer dans  le texte la réinvention du nu, écrit à l’occasion d’une exposition à Saint-Malo, les lavis de Romathier sont le lieu de synthèse entre les deux pôles majeurs de son œuvre : le corps et le paysage.

 

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